Monster Island (Lîle des Insectes Mutants) est un téléfilm d'horreur réalisé par Jack Perez en 2004. Il a été conçu selon le principe des monster movies des années 1950. Le budget n'est pas précisé mais doit être sacrément ridicule au vu du film. Il dure 90 minutes environ.
Synopsis : L'histoire nous est contée par un narrateur antihéros stone sur le ton de l'humour ; il nous emmène en plein milieu du triangle des Bermudes (évidemment, une zone mystérieuse et sujette aux légendes) sur une île où une Carmen "Jefousmacarrièreenl'air" Electra se fait aduler par une bande de jeunes abrutis gavés d'alcool et d'hormones lors d'un festival du pauvre organisé par une télé locale. Mais la soirée est quelque peu gâchée par l'arrivée d'une fourmi géante volante (oui oui oui) qui capture Carmen et l'emporte vers les montagnes. Alors que la plupart des étudiants décide de se faire la malle en bateau, quelques imbéciles se décident pour une mission suici..sauvetage en pleine jungle afin de libérer Carmen (après tout ils ont bavé dessus pendant tout le spectacle) ; l'équipe de bras-cassés se met donc en route, secondée par l'équipe de télévision qui ne rate pas l'occasion de se faire défonc..de tourner quelques scènes épiques.
Au cours de leur périple ils croisent une caricature de savant fou qui leur livre une explication tout à fait rationnelle sur la situation ; la radioactivité de l'île a engendré des insectes mutants (c'est absolument logique, voilà pourquoi le site de Prypiat est toujours fermé aux touristes). Entretemps Carmen découvre un talisman acheté à Monoprix, et en le mettant elle se réincarne en reine guerrière d'une tribu de va-nus-pieds qui triment pour les fourmis mutantes, bref une lourde responsabilité. Grâce à son talisman magique, elle va convaincre les indigènes de déclencher une révolte contre les fourmis, ce qui lui permet de s'échapper avec l'aide (quelque peu faible) des jeunes couillons qui l'avaient retrouvés.
Le film aurait pu se rattraper sur la fin en faisant massacrer Carmen, malheureusement le scénariste nous a ôté cet unique plaisir...
Réalisation : Jack Perez possède un curriculum vitae qui tendrait plus vers le casier judiciaire, son meilleur job ayant été producteur exécutif de MegaSark vs GiantOctopus...
On sent dès le début du film que le réalisateur a voulu rendre hommage aux films des années 50 sur un ton parodique, ce qui pourrait expliquer les effets visuels en pâte à modeler de créatures qui sont encore moins réalistes que les ressortissants de Joupi, ainsi que les quelques scènes décalées et burlesques pour susciter le rire du spectateur ; hélas ce sont les larmes et une envie de se trancher la gorge qui arrivent avant...
C'est également très mal filmé, et là l'hommage aux anciens films n'est pas une excuse, on peut parfaitement réaliser une parodie avec un montage correct ; or ici les plans sont très mauvais et la caméra tremble tellement qu'on ne comprend pas grand-chose. Et on ne parlera même pas des décors qui sont un véritable foutage de gueule (la jungle ressemble plus au jardin mal entretenu derrière la baraque de Carmen).
Bande-son : Le film a tenté ici aussi de nous livre quelques musiques issues des vieux films de monstres des décennies antérieures, et comme pour le reste le résultat n'est pas glorieux...
Jeu des acteurs/Personnages : Le casting se base essentiellement sur Carmen Electra qui interprète son propre rôle et qui nous dévoile un jeu d'acteur abominable, basé à 99% sur ses gros arguments 100% non naturels. On a également Nick Carter, membre des Backstreet Boys (on sait pas ce qu'il fout ici) et May Elisabeth Winstead, surnommée "Scream Queen" en raison de ses nombreux rôles dans des films d'horreur plus ou moins controversés.
Les personnages ne semblent pas avoir conscience de la situation ; qu'on veuille sauver la petite Carmencita par un acte chevaleresque ou pour de l'audimat, dans tous les cas ils trouvent ça cool ! Apparemment les insectes mutants sont une espèce très connue car personne ne se formalise à leur apparition... Le jeu d'acteur est pitoyable, mais bon on ne va pas trop en demander à une bande d'adolescents boutonneux qui peinent à sortir une phrase intelligible. Les quotas sont plus ou moins respectés entre le trouillard, le pseudo héros timide qui se prend pour Rambo et la biatch mangeuse de chibres (oui Carmen, comment avez-vous deviné ?).
Au moins le film contient quelques punchlines, ce qui est toujours un plus si elles sont bien placées (ce qui n'est pas forcément le cas).
Conclusion : Heureusement que le film est une parodie, sinon il aurait été vraiment mauvais ! Une tentative maladroite de rendre hommage aux films de monstres des années 40-50 qui au final étaient bien meilleurs que cette daube pondue au XXIe siècle par une poule souffrant de turista aigüe. Avec des effets visuels à rendre aveugle un pilote de chasse et un scénario tellement léger que la gravité est impuissante, Monster Island est à l'image de son titre et de ses créatures, monstrueux. Seul son objectif de s'inspirer de vieux films le sauve de la note la plus honteuse.